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sterling à quiconque capturera et amènera Joseph Dugas, de Cobequid, ou l’un ou plusieurs de ceux qui faisaient partie du (courrier arrivé de Cobequid à Beauséjour, le cinq mai courant, avec des lettres pour l’abbé Le Loutre ; même récompense à quiconque appréhendera le courrier arrivé à Beauséjour dans la soirée de ce même cinq mai, porteur de lettres envoyées des Mines et de Pisiquid à l’adresse du dit Le Loutre[1] … »

Les informations que Lawrence disaient avoir apprises, pouvaient être vraies ou fausses, nous ne savons trop ; mais comme le volume des Archives ne rapporte aucuns procédés ultérieurs ayant trait à ces faits, nous ne sommes pas éloigné de croire qu’elles n’avaient aucun fondement. Et cela ne serait pas surprenant, puisque les faits qui donnèrent lieu à la lettre de Lawrence étaient censés se passer dans le voisinage immédiat et dans la juridiction du capitaine Murray lui-même, et que l’information en venait d’Annapolis, située à l’autre extrémité de la province. Quoiqu’il en soit, ces faits n’ont aucune importance réelle, si ce n’est qu’ils montrent que le régime de Lawrence était devenu si lourd et si odieux, que les Français renouvelaient leurs efforts pour encourager les Acadiens à émigrer.

Il faut nécessairement supposer que les faits que nous venons de mentionner sont les plus graves que l’on ait pu reprocher aux Acadiens, puisqu’ils sont les seuls qui aient donné lieu à des mesures de la part de l’autorité, les seuls qui aient trouvé place au volume des archives. Ainsi, lecteurs, c’est sur ces faits que vous avez à juger si, oui ou non, la déportation a été un acte justifiable ; car il n’y a pas eu

  1. Nov. Sco. Doc. Akins, p. 241-2.