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« J’ai reçu, — disait-il à Lawrence, dans une lettre en date du 30 septembre, — les ordres que vous m’avez envoyés par l’intermédiaire du capitaine Cox, vendredi dernier, entre midi et une heure ; et je fis immédiatement convoquer le prêtre (Daudin,) et lui signifiai en présence des officiers d’avoir, conformément à vos instructions, à se mettre en route sur le champ pour Halifax ; il prétendait être indisposé, bien qu’il eût été capable de marcher jusqu’au fort, où je l’avais mandé. Je lui réitérai que vos ordres n’admettaient ni délai ni excuse.

« Je fis également appeler Claud Brossart (Brassard), Charles Le Blanc, Baptiste Galerne, Jacques Forret (Forêt, ) et Joseph Herbert (Hébert,) qui tous se présentèrent, à l’exception de Forret, qui est réellement souffrant, étant tombé du haut d’une grange. Je leur communiquai les mêmes ordres devant les officiers ; ils eurent l’insolence de les discuter, et me demandèrent de les produire afin de leur prouver en vertu de quelle autorité j’agissais comme je le faisais ; leur impudence fut telle que je dus les mettre à la porte de la salle.

« Hier, j’ai pu me rendre compte que l’indisposition de Daudin n’était qu’une feinte, vu qu’il a pu dire la messe. J’ai aussi appris que les quatre autres, au lieu de se tenir prêts à aller à Halifax, s’employaient à rédiger des pétitions et à convoquer des assemblées séditieuses ; alors que je les ai envoyés chercher et les ai faits prisonniers ; j’ai aussi fait venir Daudin et l’ai gardé dans le fort. Le capitaine Cox, le lieutenant Mercer, et l’enseigne Peach, avec un fort détachement de soldats, les escortèrent (jusqu’à Halifax ;) Mercer et Peach assistaient à l’entrevue que j’ai eue avec le prêtre, et dont je vous ai envoyé la relation par le docteur Steele. Ci-incluse est la copie des derniers ordres