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CHAPITRE TREIZIÈME



Signature de la paix à Aix-la Chapelle. — Le Cap Breton est rendu à la France. — Les Français continuent à occuper la partie nord de la Baie de Fundy. — Fondation d’Halifax en juin 1749. — Proclamation du nouveau gouverneur de la Nouvelle Écosse, Edward Cornwallis. — On exige des Acadiens un serment sans réserve ou leur départ dans les trois mois. — La population refuse unanimement. — Embarras de Cornwallis. — Temporisation. — Fondation de Beauséjour par les Français. — Efforts de ces derniers pour gagner les Acadiens à leur cause.


La paix entre la France et l’Angleterre fut conclue et signée à Aix-la-Chapelle, en octobre 1748. Le traité remettait ces deux nations dans la situation respective où elles se trouvaient avant la guerre. Les provinces ou villes conquises étaient restituées à leurs anciens maîtres. L’Île Royale (Cap Breton) revenait donc à la France[1].

Cette restitution chagrina particulièrement, et à bon droit, les anglo-américains. C’était à eux, en effet, qu’était due la prise de Louisbourg, où leurs milices avaient fait preuve de beaucoup de courage et d’habileté. Cette forte-

  1. « L’opinion publique (en France) réclamait la paix… les Anglais la désiraient aussi… Désignés en janvier 1748, les plénipotentiaires ne se réunirent qu’en avril. C’était, pour la France, le comte de Saint Séverin d’Aragan, pour l’Angleterre, Sandwich… Saint Séverin arriva à Aix-la-Chapelle avec des instructions qui lui recommandaient d’en finir au plus vite. Il était à l’aise, puisqu’il pouvait disposer des conquêtes faites par la France, et ne demandait rien de plus que le rétablissement de l’état avant la guerre… Les conditions consenties entre la France et l’Angleterre étaient la restitution réciproque des conquêtes dans les deux mondes… La France perdait les conquêtes de Maurice de