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avaient été trop souvent trompés pour se contenter de vagues promesses.

Mais pourquoi Lawrence désirait-il donc si ardemment leur retour ? Car, remarquons-le bien, douze mois à peine nous séparent de la déportation. Si ces gens eussent été remuants, séditieux, redoutables, il eût été extrêmement impolitique de les admettre au cœur de la province, et par dessus tout de les presser d’y entrer. Or, Lawrence, si méprisable qu’il fût, ne manquait certes pas d’habileté. Et donc, pouvons-nous dire, leur présence était désirable, utile, peu ou point dangereuse ; donc, leur conduite, jusque-là avait été assez docile pour justifier les pressantes invitations du gouverneur ; donc, enfin, pour justifier la déportation, il faut chercher des raisons dans les événements des douze mois qui suivirent…

Cependant, comme question de fait, ces raisons n’existent nulle part ; il n’y en a pas eu davantage pendant ces douze derniers mois qu’avant, et peut-être encore moins.