Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VINGTIÈME



Considérations générales. — La France et l’Angleterre.


C’est à regret que nous nous séparons d’un homme du mérite de Hopson, si bien doué des qualités que requérait la situation difficile dans laquelle se trouvait la province. Il n’en avait administré les affaires que pendant quinze mois. En ce court espace de temps, sans ordres violents, sans menaces, sans efforts apparents, par le seul effet de l’aménité de son caractère et de ses bons procédés, il avait restauré la confiance dans les esprits, au point d’amener les Acadiens à délibérer, de leur propre mouvement, sur la question de prêter un serment sans réserve. Cette question allait être résolue dans un sens favorable, n’eût été la crainte d’avoir à subir des hostilités de la part des sauvages. Telle était la sympathie qu’inspirait ce gouverneur que ceux des Français qui avaient passé la frontière demandèrent à retourner sur leurs terres.

Pendant la trop courte durée du règne de Hopson, nonobstant les représailles exercées par les Indiens pour se venger d’un fait malheureux dans lequel ce gouverneur n’avait été pour rien, la plus grande tranquillité régna dans la province ; nulle part n’est mentionné un indice de mécontentement ni un acte d’insoumission. N’est-ce pas là une nouvelle preuve du caractère doux et paisible des Acadiens ? Quelque bienveillance de la part de l’autorité, quelques