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les Français tout l’odieux d’un acte qui revenait à des sujets anglais, l’on faussait gravement l’explication des événements de cette époque obscure. Si Casteel n’eût pas échappé au sort qui a atteint ses compagnons, ou s’il n’eût pas tenu un journal des incidents de sa captivité, nous n’aurions jamais connu le fond de cette affaire ; car, même avec sa déclaration faite sous serment, l’on a pu jusqu’ici donner pour la vérité ce qui n’en était qu’une grotesque contrefaçon. L’histoire, surtout l’histoire de l’Acadie, est forcément, dans bien des cas, remplie de ces mensonges que les écrivains se passent les uns aux autres, et qui, avec le temps, se fixent comme des faits indiscutables.

Les sauvages n’ont pas toujours été les plus barbares.

Il faudrait peut-être chercher longtemps avant de trouver à leur charge des faits approchant en duplicité, sinon en atrocité, ceux qui sont attribués à Stoughton, Church, Waldron, Chubb, Lovewell, Harmon, etc. Et, quant à tous ceux-ci, l’on ne peut dire qu’il s’agissait de simples individus sans responsabilité, comme Conner et Grâce, mais d’un gouverneur, d’un colonel, d’un major, et de trois capitaines. Ou plutôt, les faits reprochés à ces messieurs devraient être mis sur le compte du gouvernement du Massachusetts, puisque de pareilles atrocités étaient ou tolérées ou encou-

    il n’était pas question de Casteel. Il ne la donne pas in-extenso d’ailleurs. Et l’on peut toujours se demander pourquoi il a reproduit cette lettre-ci plutôt que la première. Une autre chose qui montre bien le peu de conscience avec laquelle Akins a exécuté son travail est ceci : à l’une de ces 3 lettres du 23 juillet qu’il reproduit en partie, il a soudé sans vergogne une autre lettre du même au même, classée dans les Archives à la date du 1er octobre 1753. En ouvrant donc la compilation des N.S. Doc., p. 198-99-200, on croit lire une seule lettre de la même date, tandis que la première partie est du 23 juillet, la seconde du 1er octobre. (Cf. Can. Arch. (1894.) P. 193-194.)