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CHAPITRE DIX-HUITIÈME



Traité de Paix entre les Anglais et les Sauvages de l’Acadie, négocié à Halifax dans l’automne de 1752. — Une infamie commise envers les Indiens par deux habitants d’Halifax, Conner et Grâce, met fin au traité. — Vengeance des Sauvages. — Captivité d’Anthony Casteel, messager du Conseil. — Son journal. — Erreurs des historiens au sujet de ces deux incidents..


Soit que les Français aient eu honte de leur conduite, soit qu’ils l’aient trouvée impolitique, ou qu’ils aient rencontré chez les sauvages leurs alliés plus de tiédeur à les seconder qu’ils n’avaient prévu, peut-être pour tous ces motifs à la fois, nous avons lieu de croire qu’ils se désistèrent assez promptement de l’odieux projet qu’ils avaient formé contre les établissements anglais : du moins est-ce là ce qui paraît ressortir de l’ensemble des faits.

En novembre 1752, furent négociés à Halifax les préliminaires d’un traité de paix entre le gouverneur et les chefs micmacs[1]

Trois ans auparavant, une paix semblable, et qui n’avait pas été troublée depuis, avait été conclue avec les sauvages

  1. L’on ne se borna pas à négocier les préliminaires d’un traité, mais un véritable traité fut « signé », ratifié et échangé avec la tribu des Indiens Micmacs, habitant l’Est de la Province le 22 novembre 1752, en la « 26e année du règne de Sa Majesté ». Les parties contractantes étaient : « Son Excellence Pérégrine Thomas Hopson, gouverneur général de la Nouvelle-Écosse ou Acadie, agissant au nom de sa Majesté, d’une part, — et de l’autre : le major Jean-Baptiste Cope, chef Sachem de la tribu des Indiens Micmacs, habitant la côte est de la dite Province, et André Hadley Martin, Gabriel Martin, et Francis Jérémie,