Tout eſt chimere.
Un amant ne voit le bonheur
Qu’avec l’objet qui ſait lui plaire ;
L’amour &c.
Vous exprimez mes ſentimens, vous peignez ma ſituation.
Achevez de me la faire connoître ; je vois déja que peu ſenſible aux charmes d’Henriette, une autre a touché votre cœur ; mais pourquoi vous taire ? pourquoi laiſſer avancer une affaire qu’à préſent il fera difficile de rompre ?
Libre encore, lorſque mon oncle me propoſa le mariage, rien ne m’engageoit à le refuſer ; je vis Henriette, elle n’eſt pas faite pour inſpirer de la repugnance, je l’aurois aimée ſans doute ; mais une autre vint s’offrir à mes yeux, & m’apprit à connoître un ſentiment dont juſqu’alors je n’avois eu qu’une foible idée ; ah ! comment ſe défendre quand on aime Sophie ?
Sophie !… Comment ?… Quoi ?… De quelle Sophie parlez-vous ?
De celle qui a habite cette maiſon, de l’aimable pupile de votre pere ; vous êtes ſurpris ?