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au fils de sa sœur, père de sir Henri. Il vouloit faire passer ses titres sur la tête de ce baronnet, et l’obliger à porter les armes et le nom d’Alderson ; mais ce neveu étant absent, même éloigné du royaume, Milord ne se pressa point d’annoncer ce projet.

Ladi Sara vivoit depuis six mois chez son père, quand milord, comte de Revell, fut habiter Wersterney, terre fort belle qu’il venoit d’acheter, à trois milles d’Alderson. Une blessure considérable le contraignoit à quitter le service. Il ne comptoit pas s’éloigner pour long-temps de la Cour. Sa présence et ses sollicitations y étoient trop nécessaires à un jeune lord dont l’élévation et le bonheur l’occupoient sans cesse. Le Comte aimoit et protégeoit en lui le fils d’un illustre ami, autrefois cher à son cœur, et toujours présent à sa pensée. Vous savez, Madame, que le dernier duc de Salisbury, après s’être efforcé pendant plusieurs années de soutenir un parti, juste peut-être, mais foible et malheureux, paya enfin de sa tête le noble attachement qu’il montroit pour le sang de ses anciens maîtres. Sa chûte entraîna celle de tous les siens. Sa famille désolée chercha un asile loin de sa patrie. Edouard son fils, encore au berceau, déjà privé de sa mère avant ce terrible événement, fut laissé au soin de milord Revell. Ce seigneur, lié de l’amitié la plus tendre avec l’infortuné duc de Salisbury, regarda son fils comme un dépôt précieux, comme l’objet qui devoit réunir toutes les affections de son cœur. Il se proposa de dédommager cet enfant chéri, des biens que le sort venoit de lui ravir. Une véritable générosité rendit le Comte éco-