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est probable que, dans aucune hypothèse, ils ne seraient gérés individuellement, et que, réunis en un groupe ou en plusieurs groupes, on les administrerait avec plus d’économie et de talent que n’en déploie la Banque.

On a toujours évalué beaucoup trop haut l’importance des avantages que le commerce recueille des facilités offertes par la Banque. Je les crois tout à fait insignifiants en face de ceux que l’on retire des fonds isolés de tous les individus. Nous savons qu’en ce moment les avances faites par la Banque aux commerçants, à titre d’escompte, atteignent un chiffre bien faible ; et tout concourt à prouver surabondamment qu’à aucune époque elles n’ont été considérables. On connaît parfaitement le montant des fonds dont la Banque a pu disposer pendant ces trente dernières années : ce fonds se composait de son capital et de ses épargnes, joints au total des dépôts confiés par le gouvernement et par des particuliers, pour qui elle faisait l’office de banquier. Il faut élaguer de ce fonds collectif la masse des espèces et des lingots contenus dans les caisses de la Banque ; le montant des avances faites aux porteurs des certificats délivrés pour les emprunts de chaque année ; enfin, le montant des sommes de toute nature remises au gouvernement. Le chiffre qu’on obtiendrait après toutes ces déductions, représenterait exclusivement les avances dont la Banque aurait pu favoriser le commerce : et je suis sûr qu’un calcul de cette nature, fait d’une manière rigoureuse, donnerait un résultat comparativement minime.

Des écrivains habiles ont comparé, par le calcul, les documents soumis au Parlement par la Banque en 1797, et dans lesquels elle établissait un chiffre comme unité, et dressait une échelle de ses escomptes pendant plusieurs années ; ils les ont comparés, dis-je, avec d’autres données dont on avait aussi saisi le Parlement. Il résulte de ces calculs que le montant des avances faites aux commerçants à titre d’escompte, pendant l’intervalle des trois années et demie antérieures à 1797, flotta entre 2 millions et 3,700,000 l. st. Ces sommes sont insignifiantes pour un pays tel que le nôtre, et ne constituent certainement qu’une bien faible fraction des prêts que les particuliers consacrent aux mêmes usages. En 1797, les avances faites par la Banque au gouvernement, indépendamment de son capital qui, lui aussi, était prêté à l’État, dépassaient plus de trois fois le montant des escomptes dont le commerce avait pu jouir.

Pendant la dernière session du Parlement, on organisa un co-