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frein à l’accumulation, il serait ; presque impossible d’assigner des limites à l’accroissement du fermage et à la chute des profits.

Si, au lieu de diriger le capital sur une terre nouvelle et éloignée, on sollicitait les terres déjà en culture avec un fonds additionnel équivalant à 210 quarters de froment ; si en outre le rendement se trouvait être encore de 43% ou de 90 quarters sur 210, le produit de 50% donné par le capital primitif se fractionnerait de la même manière : 43% ou 86 quarters constitueraient le profit, et 14 quarters le fermage.

Si l’on ajoutait encore au fonds d’exploitation un supplément de 220 quarters, donnant collectivement le même résultat, le capital primitif fournirait une rente de 28 quarters ; le second une rente de 14, et les profits, sur l’ensemble de 630 quarters, s’élèveraient par analogie à 36%.

Supposons que la constitution de l’homme ait éprouvé de tels changements que ses besoins alimentaires soient devenus doubles de leur somme actuelle, et, par conséquent, supposons que les frais de culture aient reçu un très-grand accroissement, l’expérience et les capitaux d’une vieille société, consacres à l’exploitation des terrains vierges et fertiles d’un pays neuf, auraient à lutter contre toutes ces éventualités. Ils créeraient un produit net très-affaibli et maintiendraient par là les profits à un taux médiocre. Mais les progrès de la richesse, quoique lents, pourraient encore se poursuivre, et la rente daterait comme auparavant, du jour où l’on défricherait, des terres plus éloignées ou moins fécondes.

Les limites naturelles de la population se trouveraient nécessairement resserrées dans des proportions plus étroites et la rente ne s’élèverait jamais à là hauteur qu’elle peut atteindre aujourd’hui ; car la nature même des choses empêcherait d’exploiter les terres également pauvres ; et d’un autre côté il ne serait plus possible d’attendre de la même somme de capital consacré aux terrains supérieurs des profits proportionnels.

Le tableau suivant repose sur cette supposition que la première


Dans tout ce que j’ai dit, relativement à l’origine et au progrès de la rente, j’ai répété en peu de mots et tâché d’éclaircir les principes que M. Malthus a établis d’une manière si habile, dans ses Recherches sur la nature et le progrès de la rente. Les idées originales abondent dans cet ouvrage, qui touche non-seulement à la rente, mais encore aux questions d’impôts : — questions qui sont peut-être les plus difficiles et les plus compliquées de l’Économie politique.