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Supposons que cette addition soit égale à la valeur de 10 quarters de froment, l’ensemble du capital employé sur la nouvelle terre, pour recueillir le même rendement que sur l’ancienne, serait de 210 ; et conséquemment les profits du capital descendraient de 50 à 43%, ou 90 quarters sur 210[1].

Sur les terres soumises à la première culture, le rendement serait le même qu’auparavant, c’est-à-dire 50% ou 100 quarters de froment. Mais comme les profits généraux du capital se règlent sur ceux qu’on retire du placement agricole le moins avantageux, il s’établirait immédiatement une division dans les 100 quarters ; 43% ou 86 quarters iraient constituer le bénéfice du capital, et 7% ou 14 quarters formeraient la rente. Et cette division nous paraîtra irrécusable si nous considérons que le propriétaire du capital équivalant à 210 quarters de froment, obtiendrait précisément les mêmes bénéfices en cultivant les terres éloignées ou en payant aux premiers habitants une rente de 14 quarters.

Les profils sur tous les capitaux employés dans le commerce tomberaient à cette époque à 43%.

Si par le développement progressif de la population et de la richesse, il devenait nécessaire d’appliquer au même résultat une plus grande somme de produits agricoles, et d’y consacrer en raison de la distance, ou d’une fertilité inférieure, la valeur de 220 quarters de froment, les profits du capital descendraient, immédiatement à 36% ou à 80 sur 220 quarters ; la rente des premières terres s’élèverait à 28 quarters de froment et un fermage de 14% commencerait pour le second lot de terre cultivée.

Les profits sur tous les capitaux industriels et commerciaux tomberaient en même temps à 36%.

En mettant ainsi successivement en culture des terrains moins favorablement situés ou d’une qualité inférieure, on élèverait le taux du fermage sur les premières exploitations et on diminuerait proportionnellement les profits. De plus si la ténuité des profits ne mettait pas

  1. Les bénéfices du capital diminuent par cela seul que l’on ne saurait rencontrer des terres également fertiles et que dans tout le cours des sociétés les profits se règlent sur la facilité ou la difficulté d’obtenir les subsistances. Ce principe, d’une si haute importance, a été presqu’entièrement négligé dans les écrits des économistes. Ils semblent croire que les profits du capital peuvent croître sous l’influence de causes commerciales, indépendamment de l’approvisionnement alimentaire.