Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/595

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


INTRODUCTION.




Lorsqu’on veut aborder l’étude des profits du capital, il est nécessaire d’examiner les principes qui régissent la hausse et la baisse de la rente ; car la rente et les profits ont entre eux des rapports intimes, qu’on pourra apprécier. Les principes auxquels obéit la rente ont été brièvement exposés dans les pages suivantes et ne différent que très-légèrement d’ailleurs de ceux qui ont été développés d’une manière si complète et si habile dans la dernière publication de M. Malthus ; publication précieuse à laquelle je dois beaucoup. L’examen de ces données et de celles qui régissent les profits du capital m’a conduit à approuver un système de législation qui n’opposerait aucun obstacle à l’importation du blé. La pensée générale qui domine dans toutes les publications de M. Malthus m’assure qu’il partage cette opinion, quant à ce qui est relatif à la question de profit et de richesse. Mais il a cru qu’il y avait danger, et danger redoutable à faire dépendre des approvisionnements étrangers une portion considérable de nos subsistances, et, en masse, il a jugé prudent de restreindre les importations. Éloigné de toutes ces craintes et plus porté peut-être à apprécier hautement l’avantage du bas prix des blés, je suis arrivé à des conclusions différentes. J’ai essayé de répondre à quelques-unes des objections présentées dans son dernier ouvrage « Bases d’une opinion, etc. » Elles m’ont paru indépendantes du danger politique qu’il redoute, et irréconciliables avec les doctrines générales de liberté commerciale que ses écrits ont si puissamment contribué à faire triompher.