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LE HAUT PRIX DES LINGOTS

est une
PREUVE DE LA DÉPRÉCIATION DES BILLETS DE BANQUE ;
traduit sur la cinquième édition, corrigée et augmentée d’un


APPENDICE


Contenant des Observations relatives à quelques passages d’un article de la Revue d’Édimbourg, sur la dépréciation de la circulation en papier ; ainsi que des propositions tendant à assurer au public une circulation aussi invariable que l’or avec un contingent très-modéré de ce métal.




Les écrivains les plus estimés en Économie politique ont supposé que les métaux précieux employés comme agents de la circulation des marchandises, antérieurement à l’établissement des banques, s’étaient répartis parmi les nations les plus civilisées du globe dans de certaines proportions, déterminées par la situation de leur commerce et de leur richesse, et conséquemment, par le nombre et la fréquence de leurs paiements. À la faveur d’une telle division, les métaux conservèrent partout la même valeur, et, comme les besoins respectifs des nations nécessitèrent la totalité du numéraire échu à chacune d’elles, il ne put y avoir jamais profit à les importer ou à les exporter.

L’or et l’argent, comme les autres marchandises, ont une valeur intrinsèque qui n’est nullement arbitraire, qui dépend de leur rareté, de la somme de travail consacrée à les acquérir, et de la valeur du capital engagé dans les mines qui les recèlent.

« Le triple caractère de l’utilité, de la beauté, de la rareté, dit le docteur Smith, est la cause première du haut prix de ces métaux, ou de la grande quantité d’autres marchandises contre lesquelles ils peuvent être partout échangés. Cette valeur, entièrement indépendante de leur emploi comme numéraire, puisqu’elle lui est antérieure, constitue précisément la qualité qui les rendit propres à cette fonction. »

La quantité d’or et d’argent employée dans le monde comme mon-