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    posé à payer le café, et alors il ne s’en produit pas. C’est le cas de mille produits qui ont ruiné leurs producteurs, parce qu’ils ne valaient pas leurs frais de production.

    Une plus grande puissance de produire équivaut à une plus grande quantité de services productifs versés dans la circulation. Si quelque grand perfectionnement en agriculture me permet d’obtenir trente-six livres de blé là où je n’en obtenais que dix-huit, c’est comme si je doublais l’offre de mes services propres à faire du blé. Ils baisseront de moitié, et l’on pourra obtenir alors dix-huit livres de blé pour une demi-livre de café seulement. Les services productifs propres à faire dix-huit livres de blé vaudront autant que les services productifs propres à faire une demi-livre de café**.

    Dans le système de M. Ricardo, qui professe dans tout le cours de ce livre que la quantité de travail nécessaire pour faire un produit est le seul élément de son prix, et qui ne tient nul compte de ce que peut avoir coûté le concours du capital et du fonds de terre, voici comme j’exprimerais le même principe : on met d’autant plus de prix au travail nécessaire pour faire une chose, c’est-à-dire on est disposé à le payer d’une quantité d’autant plus grande de travail propre à faire toute autre chose, que le premier est moins offert et plus demandé, et vice versa. — J.-B. Say.

**. Dans le cas toutefois où cette baisse n’influerait en rien sur la demande. Il est probable, au contraire, qu’une semblable baisse du blé changerait tous les rapports de valeur.