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il est rare, le pays gagnera dans le premier cas. Mais si nulle part dans le pays le charbon ne se trouvait en abondance, et qu’il importât cette quantité additionnelle de fer en donnant en échange un produit créé au moyen du même capital et du même travail, il enrichirait également le pays de toute cette quantité additionnelle de fer qu’il y introduirait.

Dans le sixième chapitre de cet ouvrage, j’ai tâché de faire voir que tout commerce étranger ou intérieur est utile, parce qu’il augmente la quantité des produits, et non parce qu’il en augmente la valeur. Nous le posséderons pas une valeur plus forte, soit que nous fassions un commerce intérieur et étranger profitable, soit que, par les entraves des lois prohibitives, nous soyons obligés de nous contenter du commerce le moins avantageux. Les profits et la valeur produite seront les mêmes. Les avantages reviennent toujours, en dernier résultat, à ceux que M. Say paraît n’accorder qu’au commerce intérieur. Dans ces deux cas, il n’y a d’autre gain que celui de la valeur d’une utilité produite[1].

  1. Outre les gains qu’on peut faire par le moyen d’une utilité, et par suite d’une valeur produite, on peut faire son profit des pertes d’un autre homme. Lorsque cet autre homme est un compatriote, la nation ne perd ni ne gagne par ce bénéfice porté d’une poche dans l’autre ; lorsque cet autre homme est d’un autre pays, la nation dont le premier fait partie gagne ce que l’autre nation perd. Je ne prétends pas justifier ce gain ; je me borne à établir le fait. — J.-B. Say