contenus dans le Traité de Ricardo et dans le Rapport du comité, il faut citer M. Bosanquet. Sa grande expérience commerciale prévenait d’abord en sa faveur, et l’on fut vivement frappé du ton avec lequel il annonçait dans ses Observations Pratiques (Practical Observations), que ses propositions, contradictoires à celles du rapport, n’étaient que le résultat de l’épreuve expérimentale qu’il avait fait subir aux théories du comité. Cependant le triomphe de M. Bosanquet et de ses amis ne fut pas de longue durée ; Ricardo ne craignit pas d’attaquer, sur son propre terrain et avec ses propres armes, ce formidable antagoniste. C’est en 1811 que parut sa deuxième réplique aux Observations Pratiques. Dans ce pamphlet, Ricardo passe en revue toutes les preuves alléguées par son adversaire, pour établir la prétendue discordance entre l’expérience et les principes énoncés dans son premier ouvrage et dans le rapport du comité ; il fait voir que M. Bosanquet était dans l’erreur pour les faits qu’il avait pris pour pierre de touche de la théorie, ou bien que la discordance n’était qu’apparente et n’attestait que l’inhabileté dans l’application du principe. La victoire de Ricardo fut complète, les erreurs de fait et déduction de M. Bosanquet ne servirent, selon l’expression du docteur Copleston : « qu’à mettre en lumière les talents de l’écrivain sorti des rangs pour venger la vérité. »
« La publication suivante de Ricardo est de 1815, à l’époque où se discutait le bill relatif à l’importation des blés étrangers. M. Malthus et un membre de l’Université d’Oxford, M. West, venaient, presque en même temps, de développer en deux pamphlets excellents la nature réelle, l’origine et les principes de la rente ; — mais ni l’un ni l’autre n’avait aperçu la véritable importance des principes qu’ils avaient établis. Il était réservé à Ricardo dans son Essai sur l’influence du bas prix des blés sur les rentes (Essay on the influence of a low price of corn on the profits of stock), de montrer l’effet réel sur les salaires et les profits de l’augmentation que la marche de la société amène toujours dans le prix du produit brut.
Ricardo publia, en 1816, ses Propositions pour une circulation monétaire économique et sûre, avec des observations sur les profits de la banque d’Angleterre. Ricardo examine les circonstances qui déterminent la valeur des espèces monnayées, à la fois lorsque la production en est laissée aux individus, et lorsqu’elle est soumise à des restrictions sous un régime de monopole ; il montre que, dans le premier cas, leur valeur, comme celle de toutes les denrées librement produites, dépend uniquement des frais de production, tandis que dans le second cas, elle n’est pas affectée par cette circonstance, et ne dépend que du rapport de l’émission à la demande. C’est un principe très-important, car il prouve qu’une valeur intrinsèque n’est pas nécessaire à un cours de monnaies, et que pourvu que l’émission de l’argent de banque légalement autorisée soit restreinte