Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.

conséquent de l’exploitation des mines d’or. Si l’on donnait encore plus d’extension à l’impôt, il absorberait le loyer même des mines les plus riches, et amènerait le retrait de nouveaux capitaux. La quantité de l’or diminuerait continuellement pendant que sa valeur augmenterait, ce qui produirait les effets que nous avons déjà indiqués : c’est-à-dire, qu’une partie de l’impôt serait payée par les habitants des colonies espagnoles, et l’autre partie irait créer de nouveaux produits par l’effet de l’augmentation de la puissance de l’agent employé comme moyen d’échange.

Les impôts sur l’or sont de deux espèces : les uns sont levés sur la quantité actuelle d’or en circulation, et les autres sur la quantité qu’on tire des mines annuellement. Les uns comme les autres tendent à faire diminuer la quantité de l’or et à en augmenter la valeur ; mais ni les uns ni les autres n’augmenteraient la valeur de l’or, si elles n’en réduisaient pas la quantité. Ces impôts, tant que l’approvisionnement de l’or n’est pas diminué, tombent pendant un certain temps sur les capitalistes ; mais en dernière analyse ils finissent par être supportés par les propriétaires des mines, qui en retirent des revenus moindres, et par les acheteurs de cette portion d’or, qui, employée comme marchandise, sert aux jouissances de l’espèce humaine, et n’est point consacrée exclusivement à faire les fonctions d’agent de la circulation.