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vertes, lui paraît être les cris lamentables des mânes épouvantés à l’aspect d’un être vivant ; de véritables gémissemens ont même troublé le silence des catacombes ; et les catacombes les ont longuement répétés. Enfin il arrive ; la tête exaltée, l’imagination fortement émue ; il arrive, et le premier objet qu’il distingue clairement, c’est un tombeau, paré comme un autel ; sur cet autel funèbre, entre deux lampes exhaussées sur un long pied, à côté d’un glaive, s’élève le signe auguste de notre rédemption ; une croix, où l’Homme-Dieu, cloué, comme il le fut par les juifs, laisse couler de sa plaie un sang adorable qui demande une éternelle vengeance.

Il s’arrête, et considère, en gémissant, cette croix, ce Dieu mourant, cet autel qui est un tombeau, comme pour dire que la religion n’est que la préparation à la mort ; ce glaive, dont