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commun, le moine lui dit doucement : que tardez-vous, on s’étonne de votre silence ; parlez, mais faites une restriction mentale ; Dieu inventa la parole pour tromper les infidèles ; parlez.

Florestan obéit, le moine disparut.

La première heure de la nuit sonna, Florestan frémit, ses cheveux se dressèrent d’horreur ; mais sentant à son doigt la bague de Gabrielle, il se soumit. Ce miracle lui certifiait sans cesse la volonté du ciel ; est-ce à l’homme à résister à Dieu ? Le chevalier soupire, et s’éloigne.

La nuit étant sombre, d’épais nuages voilaient la magnificence des cieux ; un silence universel annonçait moins le repos que la mort. Le deuil de la nature, l’horreur inséparable des ténèbres, agirent sur son cœur ; il ne se voyait pas lui-même, et il aurait voulu pouvoir douter de la réalité de sa vie. Cependant, ses pas dirigés vers les catacombes l’y conduisirent ; sa main avancée lui en