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Florestan s’agitait ; non, non, s’écria-t-il ! Gabrielle n’est point auprès de moi, c’est un songe odieux !… Le moine craignant qu’il ne s’éveillât, se hâta de lui dire : ta bien-aimée veille auprès de son amant, voit ses doutes, et lui pardonne. Un miracle doit être attesté ; je ne puis attendre ton réveil ; mais je dépose sur ton lit cette rose que tu vois à mon sein ; je mets à ton doigt cette bague, que cent fois tu vis et que tu vois encore au mien.

À ces mots le moine lui mit au doigt une bague que Laurette, au moment de son départ pour la terre sainte, avait reçue de Gabrielle pour la remettre à son amant, et il ajouta : les preuves du miracle te resteront à ton réveil, et tu sentiras encore sur tes lèvres le baiser que l’ange m’ordonne d’y déposer en te quittant.

Alors le moine met sa bouche sur celle du chevalier, lui donne un baiser,