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pense ; moi, dans cette vie, et le Ciel dans la vie à venir.

Florestan resta long-temps sans répondre : il cherchait à rappeler sa mémoire absente ; il fouillait dans sa pensée sans pouvoir retrouver la vérité. Que m’as-tu dit, ma bien-aimée ? répliqua-t-il ; enfin, ma tâche est accomplie. J’ai rempli mon vœu. Ce n’est pas ici la terre où le Sauveur mourut ; la France n’a point d’infidèles, et je te serre dans mes bras sous les bosquets de Lansac. Il saisit la main du moine, et la pressant sur son cœur, il croyait presser la main de Gabrielle. Laisse-la sur mon cœur cette main chérie, ô ma bien-aimée ! laisse-la, continua Florestan, et ses traits exprimaient le plaisir le plus doux. C’est toi que tu sens dans ce cœur, ton chevalier ne vit que de ta vie, tu l’animes comme l’Éternel anime les autres habitans des mondes.

Reviens donc, répliqua le moine, re-