manière d’être ; il est enfant, homme, vieillard, il naît, s’accroît, et meurt ; son corps changeant, ses idées, ses penchans doivent changer aussi ; l’expérience du bien et du mal lui est nécessaire pour former sa raison et son cœur ; mais Dieu sans passions ne peut jamais être différent de ce qu’il est, sa perfection est dans sa stabilité ; s’il n’est pas immuable, il n’est pas immortel ; il a commencé, il doit finir, il n’est pas Dieu. Faites-le bon ou méchant, mais ne le faites pas l’un et l’autre. L’homme change d’heure en heure, de moment en moment, mais n’est point à la fois vertueux et vicieux ; vous feriez donc du Créateur un être plus imparfait que la créature ? Bon, il sera le meilleur des êtres ; méchant, il en sera le plus cruel. S’il est bon, il n’a point donné ces ordres de proscription et d’extermination ; s’il est méchant, il les a donnés. Mais alors, ce n’est pas là ce Dieu dont vous me
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