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pour une réalité, et soudain, il s’élance aux pieds du philosophe, et lui dit : « Mon père, mon père ! pouvais-je vous connaître, aurais-je juré votre mort ! Votre sang coule sur moi, mais je ne l’ai point versé : vivez, vivez, pour me pardonner et m’aimer encore ; vivez pour voir le trépas de votre assassin. » À ces mots le saint moine paraît, Florestan se précipite sur lui, le renverse, heureusement il n’avait qu’un bras, le vieillard accourt, et lui dit : « Arrêtez, ce n’est point un assassin, vous n’êtes point mon fils. » Où suis-je, répondit-il ? quel rêve affreux m’a trompé ! Vieillard, je vous ai vu frappé par ce moine, votre sang a jailli sur moi, j’en suis couvert encore, c’est là qu’il vous a frappé. (Pour s’assurer si ce n’était qu’un rêve, il portait ses mains sur la place où la blessure devait être.) Grâce au Ciel ! mes mains sont pures de ce nouveau crime. « Guerrier, lui répondit le vieil-