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cela devait être, ou l’univers était sans Dieu, ou son Dieu sans justice. Mais Israël est proscrit et désarmé. Couché sur les marches de l’autel, entre les mains des sacrificateurs, il y demande la vie ; la vie, qu’il n’accorda jamais aux vaincus, qu’il ne devrait pas obtenir si ses lois étaient vos lois, que vous devez lui laisser pourtant ; car, ô peuples de l’Europe ! ô prêtres de la loi nouvelle, vous vous conduisez en juifs, et vous êtes chrétiens !…

Vous êtes chrétiens, et je le suis ; je le suis bien mieux que vous, peut-être. Je le suis par le hasard de la naissance, par ma détermination, par l’entraînement de mon cœur.

J’ai examiné toutes les sectes, comparé tous les cultes ; la loi des chrétiens m’a paru la plus pure : elle s’approche le plus de la raison humaine, ou plutôt c’est elle, mais élevée, mais agrandie ; fortifiée par une cause divine : c’est la