Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 267 )

de la nature. Trompé dans son attente, toujours altéré de bonheur, il arrache ses regards de cet espace incommensurable où les traditions de la faiblesse humaine ont placé le ciel et la Divinité ; et, les fixant sur la terre que son pied désespéré frappe avec rage, comme pour avertir les monstres dont l’imagination peupla les abîmes, qu’il est un infortuné de plus, il ose implorer le secours de ses bourreaux, et demander le bonheur à ceux même dont il croit que l’occupation et la gloire est de plonger et de retenir l’espèce humaine dans l’éternité des tourmens.

Ainsi, l’homme plein d’espérance adressa d’abord ses vœux à la Divinité ; le malheur vint, il invoqua les génies. Dans son désespoir, il appela les enfers, et c’est l’amour qui, le premier, le rendit superstitieux d’abord, enfin sacrilége ; mais cette superstition et ces sacriléges ne peuvent ni le rendre cou-