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à ses vœux, ne vient, en effet, à son secours que par la raison dont il doua son esprit, la force qu’il départit à son âme, et la résignation aux accidens de la vie, dont il lui imposa la nécessité en le jetant sur la terre, et de laquelle tous les momens de son existence ont dû lui enseigner à faire usage. Mais, hélas ! l’homme dédaigne ou craint de s’appuyer sur lui-même, il cherche un soutien hors de lui. Ne pouvant renoncer au bonheur ni l’attendre du temps, ni jouir de celui qui se présente devant ses pas, et l’accepter où il est sans consumer sa vie à le chercher où il ne saurait être ; il imagine, dans un monde invisible, une multitude d’êtres bienfaisans qui, par leurs prières ou leurs secours, peuvent ou porter le Dieu de l’univers à se rendre aux vœux de la terre suppliante ; ou, s’associant aux destins de l’homme, changer, par des moyens surnaturels, l’ordre immuable