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sur la terre, sans patrie, sans rois, sans protecteurs ; abandonnés aux caprices des nations, aux glaives, aux bûchers, aux tortures ; détestés et méprisés, hors de la loi commune, immondes pour tous les hommes, comme l’animal qu’ils flétrirent de ce nom ; partout victimes du fanatisme, dont ils aiguisèrent les poignards. Voyez le fruit qui leur est revenu de leurs maximes homicides. On les frappe de leurs propres armes, on les poursuit sans pitié : tel, dont les cris d’angoisse d’un animal suspendraient la colère, s’anime au carnage en déchirant les entrailles d’un juif.

Je frémis en traçant ce tableau ; mais j’y reconnais l’expression toujours nouvelle de la colère divine excitée par les crimes commis, au nom du ciel, par ce peuple de lâches et de brigands. Il était dans l’ordre des choses divines et humaines que celui qui prêcherait le meurtre et l’extermination fût exterminé ;