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et de fatigue. Les chevaliers étaient fatigués eux-mêmes, les dames qui n’avaient pas vu leurs chevaliers étaient mécontentes, tout le monde était triste, et les joûtes s’en ressentirent. On se battit mal. Cependant les chevaux trouvèrent sous l’éperon la force que l’avoine ne leur avait pas donnée, les ménestriers trouvèrent dans le vin ce qu’Apollon ne leur avait pas enseigné ; et le tournoi devint brillant et animé. Le chevalier du Tourtereau, triste sur son cheval, attendait en silence la fin de la première joûte. Dès que cette joûte fut terminée tous les chevaliers s’écrièrent à la fois : Nous n’avons appris aucune nouvelle de Florestan, le chevalier de Gabrielle. Ce cri parcourut toute la ville, chacun répétait : L’on ne sait aucune nouvelle de Florestan, le chevalier de Gabrielle. Et chacun, en répétant ces mots, s’étonnait de les dire, car enfin, qu’avait-il à faire des nouvelles de Florestan ? Les