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armes, et croyez les paroles et les pleurs des dames comme articles de foi : vous faites bien, il n’y a de bonheur qu’à être trompé sans le croire ; aussi je fais beaucoup d’heureux : et tandis que vous reprendrez joyeusement vos chaînes, moi, libre et méditant de nouvelles conquêtes, je continuerai ma route rapide, et bénirai les bons et loyaux amans qui courent après les dames que je fuis, et les retrouvent avec autant de plaisir que j’en ai à les quitter. En attendant, chevalier, voulez-vous faire collation ? Mon écuyer porte ma lance et le bissac ; déjeûnons ; nous nous battrons après, si cela peut vous plaire. Je ferai la guerre à l’amant et je signerai la paix avec la dame ; car, puisque vous êtes le premier que je rencontre, je vous donne la préférence ; je veux vous faire vider les arçons et me passer la fantaisie de votre belle : belle ou laide, n’importe ; je viens