Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 195 )

éteints et sombres : elle avait été belle, mais la douleur laissait à peine soupçonner cette beauté évanouie ; elle s’assit sur un rocher où des caractères étaient gravés. Gabrielle ne savait pas lire, mais ils signifiaient la Tristesse : c’était le nom de la nouvelle venue. Alors une foule de personnages bizarres et repoussans sortirent des mêmes rochers d’où le bel enfant était sorti ; parmi eux, il y en avait un chargé de chaînes, hâve, décharné, en horreur à lui-même, que tous les autres voulaient fuir, mais qu’il entraînait tous : on l’appela le Malheur ; auprès de lui, elle aperçut des misérables qui se donnaient la mort : elle entendit des cris de détresse ; elle vit couler des pleurs. Le Malheur s’écria : Voilà la vie ! Florestan reparut, mais sous des haillons en lambeaux ; pâle, défiguré par la misère et l’infortune, percé de cent coups d’épée, et teignant de son sang sa route pénible. À cette vue, elle s’écrie…