Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 177 )

pour les siens, elle vit le bonheur où se voyait Gabrielle. Elle ne put vivre sans son frère, parce que son amie se mourait de son absence ; et d’ailleurs, quelles destinées ne l’attendaient-elles pas dans ces belles contrées illustrées par de si grands miracles ! combien de chevaliers n’allaient-ils pas rompre de lances pour elle, et donner, en l’aimant, des preuves inouies d’un amour sans bornes ! Le moine, à qui elle fit part de sa résolution, l’y confirma. La jeune fille était belle, naïve, innocente ; il était moine, et moine du bon temps ; il n’eut garde de laisser échapper cette proie. Ils partirent. Vous connaissez leurs aventures.

Gabrielle espérait que la présence de Laurette hâterait le retour du guerrier ; elle exigeait qu’il revînt sans différer ; le ciel, la gloire, le devoir, tout devait se taire devant l’amour ; les moines ne faisaient plus de miracles.

Son impatience calcula l’heure du