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que de voir un chapeau de cardinal sous ses voûtes !…[1]

» J’en suis sûr ; il n’y a parmi vous, ni un guerrier qui n’ait versé le sang des vieillards, des femmes, des enfans, ni un moine qui n’ait commandé ces crimes au nom du ciel. Que vous avaient fait vos compagnons d’infortune ? vous les avez exterminés. Que vous ai-je fait moi-même ? vous avez pillé ma maison, maltraité mes enfans et mon vieux père ; et vous m’avez, à coups de bâton, forcé de vous recevoir sur mon bord ; la force est votre loi, pourquoi ne serait-elle pas la mienne ? Vous étiez

  1. Quand Mahomet assiégeait Constantinople, l’Empereur, pour engager le Pape et les catholiques à le secourir, suivait le rit romain ; il avait à sa cour un cardinal ; les Grecs n’entraient point dans les églises qu’il fréquentait : « Nous aimons mieux, s’écriaient-ils, voir les Tartares ici, qu’un chapeau de cardinal. »
    (Voltaire, Essai, etc.)