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que manière, les erreurs d’un fanatisme toujours aveugle, mais souvent de bonne foi. L’ardeur du butin avait réuni dans les mêmes bandes des moines schismatiques de Constantinople et de l’Asie aux moines orthodoxes de l’Italie et des Gaules.

Cette troupe assez d’accord quand il s’agissait de piller ou de réciter de dévotes oraisons, se divisait en plusieurs partis quand les moines, et surtout les moines grecs, nation amie de la dispute, se mettaient à discourir sur les dogmes religieux : les Grecs étaient meilleurs logiciens ou plutôt logiciens plus subtils que les catholiques ; mais ceux-ci, quand ils ne savaient plus que répondre, ripostaient à coups de poings, sorte d’argument papal qui n’est pas sans mérite. Je raconterai une de leurs conversations, parce qu’elle fut la dernière.

La troupe pénitente, arrivée au bord du canal, apercevait dans le lointain les