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donné par les latins. Les armées catholiques étaient composées de telle manière, qu’on peut assurer, sans crainte d’être injuste, que le Grec sans pitié, qui, non content de refuser un asile ou des secours, ou même les signes d’une pitié stérile au Croisé malheureux, le massacrait devant le seuil de sa porte inhospitalière, exécutait certainement la loi du talion contre un misérable dont la rage furibonde n’avait été désarmée aux jours de sa puissance, ni par les cris de l’enfance, ni par les larmes des mères, ni par les gémissemens des vieillards.

Toutes les faiblesses de la superstition, unies à tous les forfaits du fanatisme, tel fut le spectacle que, pendant plus d’un siècle, présentèrent au monde ces hordes conduites par des grands ambitieux, qui ne purent les contenir ; ou des moines sans mœurs, qui n’en eurent pas même la pensée.

Le but apparent des Croisades était