Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 141 )

le sommeil, et ses yeux restaient ouverts : ainsi le criminel crie, gémit et veille.

Ne dites point que les forfaits restent impunis sur la terre ; trop souvent la justice des hommes est impuissante ou corrompue, la foudre frappe au hasard, et ne tombe plus sur la tête des criminels ; mais il est encore des ministres des vengeances célestes, plus terribles que la foudre, plus implacables que les Euménides, et il en est deux : la nuit et l’insomnie.

Avec quelle force, pendant ces heures d’angoisse, les soins que lui prodigua son père, se présentaient à sa pensée, et lui reprochaient l’énormité de son crime ! En vain se répondait-il, je l’ai frappé sans le connaître ; en vain se redisait-il, les ordres du ciel et les sermens prêtés à Dieu même, à ce Dieu s’unissant à lui pour lui communiquer sa haine et sa rage contre les philosophes. Sa raison repoussait alors tous les monstrueux ar-