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dre le saint-homme, habile à la leur présenter ; mais tout-à-coup le bout de la poutre se détacha du mur, et le moine tomba dans un immense brasier, il tomba au bruit des imprécations des infidèles, des malédictions de Laurette et de l’écroulement du mur, qui, miné dans sa base par les feux dévorans, s’abattit, avec fracas, sur le martyr.

L’arrivée des Arabes sauva Florestan. Ils l’enlevèrent des flammes prêtes à l’atteindre, le croyant une des victimes du moine. Laurette ne voulut point les détromper. Le héros, sans oser regarder le théâtre de sa gloire, sans se retourner jamais, semblable à Loth, fuyant Sodôme embrasée, s’éloigna dès qu’il en eut la force ; et Laurette en pleurs, Laurette désespérée, le suivait d’aussi près qu’elle le pouvait, en lui criant : Rends-moi mon père !…

Elle n’alla pas bien loin. Tant de maux, de misère et de malheurs, la forcèrent à