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entré dans la maison ; il cherchait le vieillard : il avait juré sa mort sur l’hostie ; et, sous peine de damnation éternelle, il fallait qu’il le tuât : il n’alla pas loin ; le vieillard, réveillé par les flammes, courut d’abord à la chambre de Florestan pour l’aider à se sauver ; ne le trouvant pas dans son lit, et le croyant hors de péril, il cherchait à s’y mettre lui-même ; et il s’y mettait, si Florestan ne l’eût rencontré.

Ah ! mon fils, dit le vieillard en l’apercevant, vous alliez à mon secours comme j’ai couru au vôtre… Vous vivez, je n’ai rien perdu ! Il avait ouvert ses bras pour y presser Florestan… Le moment était propice ; sa poitrine était toute à découvert : le faible chrétien eut une espèce de honte de saisir cet instant : il recula, retint son glaive, et dit : Vil athée, ennemi de Dieu, ton amitié me fait horreur ; je suis ici pour verser ton sang