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brâsent et les flammes avec l’impétuosité d’un fleuve aux ondes nombreuses, se précipitant des rochers escarpés, débouchent de toute la largeur de l’édifice, et montent si rapidement et si haut, qu’il semble que les feux du ciel tombent sur la terre.

Les toits de l’édifice à moitié consumés, s’écroulent avec fracas ; les murs se fendent ; la fumée, refoulée par la flamme, ouvre avec violence, brise les fermetures des fenêtres et s’échappe ; avec elle, paraissent à toutes les ouvertures tous ceux qui ont la force ou le temps de fuir, tandis que les plus malades se traînent à côté de leurs lits embrâsés, ou déjà brûlent avec eux. Les cris des mourans, la voix de ceux qui pensant avoir trouvé une issue, bénissent le ciel ou appellent leurs amis ; la chute des poutres et des murs, le combat des feux et des vents, l’opposition de cette immense clarté avec les ténèbres uni-