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l’instant le Dieu du ciel. Florestan se met à genoux devant l’autel, pleurant et frappé de terreur à l’aspect de son Dieu. Le moine lui dit :

« Jésus-Christ, prêt à être crucifié par les Juifs, prit du pain, le rompit, et le présentant à ses disciples leur dit : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ; faites ceci en mémoire de moi. » Il leur faisait entendre, faites-le en mémoire des tourmens que je vais souffrir, et de la vengeance que vous me devez.

» Glorieux Croisé, héros invincible, recevez cette apparence de pain ; c’est le corps, c’est le sang de Jésus-Christ, crucifié par les infidèles ; prenez, et dites-moi vous-même ce que Dieu vous demande (e). »

  1. (e) Cette manière d’engager les fidèles à répandre le sang hérétique est très-canonique. En 1592, le saint jésuite Hotte dépêcha en Angleterre le brave Cussen, pour assassiner la princesse Élisabeth. Il lui avait démontré com-