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vous remet le signe auquel aux portes du ciel vous serez reconnu pour l’élu du Seigneur.

Quoi ! s’écria le chevalier, animé de la plus vive joie, vous me proposez de combattre… Donnez ce glaive, donnez… je vais défier tous les ennemis de mon Dieu. Arrêtez, dit le moine, les intérêts du ciel peuvent-ils être remis au hasard ? Tout dort… les portes nous sont ouvertes, marchons vers le lit du vieillard, et délivrons la terre de ses crimes… — Ah ! grand Dieu, s’écria le chevalier, moi que je l’assassine ! Il m’a donné le nom de fils… — Vous murmurez, reprit le moine… Allez, faible chrétien, allez, refusez la gloire et le ciel, d’autres seront plus dociles. Vous tomberez sous les coups de ceux que vous aurez épargnés, et l’enfer dévorera un héros rebelle. — Mais, répondit-il, c’est un assassinat que vous me demandez. — Dieu parle : êtes-vous juge de ses desseins ?