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naissent et tomberont comme elle ? Ridicule destinée ! tant de peines, de douleurs, d’anxiétés et d’ennuis, ne conduiraient l’homme qu’à cesser d’être !

Me direz-vous : l’homme est né pour la gloire ? Qu’est-ce que la gloire ? Pendant la vie du héros, ce n’est pas la récompense de ses hauts faits ; la récompense lui en est souvent déniée. Serait-ce la mémoire, le souvenir de la postérité ? Mais le héros n’est plus, et qu’est-ce qu’un bien dont on ne peut jouir ? Et, d’ailleurs, qui vous dit que la postérité se souviendra ? Frappez sur ces tombeaux, demandez-leur, demandez aux morts, demandez aux vivans qui foulent à leurs pieds la cendre des aïeux, demandez-leur les noms des héros des siècles écoulés ?

Morts, levez-vous et parlez ! Hommes, aujourd’hui, suppléez à leur silence… répondez !

La vie se tait comme la mort ; rien