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à bout, comme vous avez vu, et comme vous allez le voir encore. Il continua en ces termes :

Noble chevalier, débarrassez votre âme des erreurs et des faiblesses humaines ; dans quels lieux la vérité pouvait-elle vous apparaître avec plus d’éloquence et de force ?… Voyez où vous êtes… tout un peuple vous entoure, mais un peuple de morts. Mille générations ont passé sur la Syrie et sont amoncelées autour de vous ; qu’est-ce ? moins que le sable du désert ou la feuille de la forêt. L’homme vivant repousse avec horreur ces hommes qui vécurent ; il prodigue à ces hommes d’autrefois l’outrage et le mépris, que lui prodigueront à lui-même les hommes qui lui survivront un jour ? Serait-ce donc pour fouler aux pieds la cendre de la génération qui vient de s’éteindre, qu’une génération nouvelle naît, croît et tombe, à son tour, devant les pas de ceux qui