Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 96 )

En doutez-vous encore après tant de miracles, répondit l’ecclésiastique ? Il viole pour vous les lois de la nature ; il transporte votre bien-aimée auprès de vous, et la tâche qu’il vous prescrit est une récompense de votre vertu : c’est le bonheur éternel qu’il vous propose ; hâtez-vous de le saisir. Hésitez-vous ? L’éternité des tourmens est votre partage ; vous n’avez qu’un jour, une heure, un moment : peut-être vous allez mourir…

Ne vous le dissimulez pas, illustre chevalier ; les sources de la vie sont taries pour vous ; la trame de vos jours est usée ; vos exploits assurent à votre nom une longue durée, et la ravissent à vos jours. Les noms célèbres sont ceux des héros qui n’ont fait que passer sur la terre ; la gloire s’acquiert au prix de la vie ; et votre corps, fatigué par elle, comme un chêne par l’orage, va tomber comme lui ; n’écoutez point une espérance vaine. Je lis sur vos traits votre