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donnés par sa bonté serait une résistance à ses volontés malfaisantes. Dans tous les cas, votre soumission serait révolte ; et ce Dieu, loin d’être bon et méchant à la fois, serait toujours méchant ; car sa prétendue bonté serait un piége ; tant il est vrai qu’il n’est pas possible qu’il soit jamais différent de lui-même, et que, s’il est, dans un seul cas, le Dieu de miséricorde, il soit jamais le Dieu de la haine et du mal.

Ce raisonnement porte la conviction dans vos âmes ; et cependant votre esprit façonné par les méchans ou les fourbes, l’habitude des ténèbres qui fait que vous êtes d’abord plus éblouis qu’éclairés par une lumière subite trop éclatante pour vos faibles yeux, continuent, peut-être, à vous représenter la divinité sous des formes indignes d’elle ; et ne pouvant rien trouver dans la raison humaine pour démentir la vérité que je vous dévoile, vous allez invoquer