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croître sa barbe ou ses ongles, reste sans parler, et surtout mendie. Le Seigneur Dieu prend un tel plaisir à le voir faire, qu’il oublie tous les crimes du scélérat[1] ; aussi tous ces voleurs ont-ils juré de ne travailler jamais ; et puisque ne pas parler et ne rien faire, c’est-à--

  1. Le dieu des juifs éprouve le plus grand plaisir, comme on peut le voir dans le Lévitique, quand les mâchoires des rabbins sont en mouvement, et broient les pigeons et les agneaux d’Israël. Le Dieu des moines est aux anges quand les moines tendent les deux mains aux fidèles, et que les fidèles se fouillent des deux mains et vident leurs poches dans le sac des moines. Le dieu des mollahs et du mufti a d’autres goûts ; il faut, pour lui plaire, lever les mains, les porter aux cartilages de l’oreille, se frotter avec la main le dessus du nombril, croiser les mains, la droite sur la gauche, porter les mains sur les genoux en s’inclinant, s’aplatir le dos, écarter les genoux en se prosternant, le ventre ne doit pas porter dessus, éloigner les mains du dedans des cuisses. Le bout des pieds doit être tourné au sud.