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Esprit déclara, par la bouche d’un démoniaque, que dans le tombeau du saint on trouverait un acte prouvant que mes biens, à moi, appartenaient au monastère ; en effet, l’acte fut trouvé tout entier, et aussi neuf que le jour de sa fabrication, miracle dont les bons Pères surent bien se servir contre moi, qui croyais y trouver la preuve de la fraude ; les juges étaient des gens craignant Dieu et surtout les moines ; et le ciel fit des miracles pour les retenir dans ces bons sentimens.

Entouré de moines, accablé de procès, menacé de Dieu et du diable, poursuivi par les revenans, les juges et les miracles, les sorciers et les assassins, il semblait que c’était à moi que le monastère avait accordé l’hospitalité ; que c’était moi qui voulais le dépouiller de ses biens, quand la Croisade fut prêchée.

Chrétiens, dont j’ai suivi les pas, Arabes, dont j’ai versé le sang, ai-je