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du feuillage des pommiers et de l’or ondoyant des guérets.

Le chapelet du saint homme, et peut-être aussi mes raisins et mes moissons, donnèrent l’idée à un passant de vivre saintement. J’agrandis le jardin, et le nouveau compagnon se chargea de le cultiver en partie ; mais le travail le dérangeait de la prière, il prit un aide, lequel en prit un autre : tous bénissaient ma bienfaisance et priaient pour moi ; je faisais peu de cas de leurs prières, mais beaucoup de leur bonheur ; il me semble que rien ne doit porter le Ciel à faire du bien à un homme comme le spectacle de celui que cet homme sait faire lui-même, et je suis la preuve de la récompense qu’il accorde en effet à l’être bienfaisant, car il m’a toujours rendu heureux du bonheur que j’ai su procurer aux autres.

Ainsi vivaient sur mes terres mes bons ermites, je croyais leur accorder l’hos-