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deux puissances rivales. Le sort trahit leurs espérances ; l’Italie, comme le reste de l’Europe, est foulée sous les pieds des prêtres et des grands ; ses efforts pour la liberté n’ont établi qu’une double servitude, la servitude du corps et celle de la pensée.

J’ai vu les Papes, ces successeurs de l’Homme-Dieu, qui n’eut rien à lui tant qu’il partagea la condition de l’homme ; j’ai vu les Papes, jusque-là soumis aux chefs de l’État, prétendre à la souveraineté du monde, déposer leurs maîtres, maudire les chrétiens fidèles à leurs sermens, et leur interdire les exercices de la religion[1]. Je les ai vus opprimés à leur tour, forcés dans Rome,

  1. Le fait suivant n’est pas connu, mais il mérite de l’être. Le Saint-Père et le sacré collége ne trouvant pas assez bons les vins qu’on leur envoya de Nîmes, en 1358, punirent les habitans en mettant leur ville en interdit. — Histoire abrégée de Nîmes, pag. 43.