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était remplie, infidèles ou chrétiens, écoutaient en silence ; tout-à-coup un d’entre eux saute de son lit, et tout nu se roule aux pieds de Florestan.

Écoutez-moi, s’écria-t-il, Peuples de la terre ! je veux prophétiser ; je me suis oint de l’huile prophétique, comme autrefois il fut fait à Élie, bouvier et prophète.

Je suis nu comme le prophète Isaïe, comme la troupe des prophètes, présidée par le prophète Samuel, comme les archers et prophètes de Saül[1], accourus en Rama pour capturer David ; comme le roi prophète et chef de pillards, David le harpiste, qu’on voulait capturer ; comme le roi fou et prophète Saül accouru pour presser la capture : car, pour prophétiser, il faut quitter ses habits devant ses frères, et rester nu le jour et la nuit.

  1. Samuel, chap. 19.